Qu’est-ce que l’évitement émotionnel ?
L’évitement émotionnel peut être une stratégie psychologique utilisée pour faire face à des émotions difficiles, désagréables ou douloureuses. Cela implique généralement de chercher à éviter, à nier ou à supprimer activement les émotions ressenties plutôt que de les affronter de manière directe. Les personnes qui utilisent l’évitement émotionnel peuvent avoir peur de ressentir certaines émotions car elles peuvent les considérer comme étant trop intenses, incontrôlables ou parce qu’elles pourraient entraîner une détresse émotionnelle accrue. Elles peuvent également craindre que l’expression ou la confrontation de leurs émotions ne les rende vulnérables ou ne les expose à un jugement de la part des autres.
L’évitement émotionnel peut prendre différentes formes
Certains individus peuvent essayer de distraire leur attention des émotions en se plongeant dans des activités, en travaillant excessivement, en consommant de l’alcool ou des drogues, des médicaments ou en se livrant à des comportements compulsifs parfois néfastes. D’autres peuvent chercher à minimiser ou à rationaliser leurs émotions, en adoptant des attitudes de déni ou en se disant que leurs sentiments ne sont pas importants.
Cependant, l’évitement émotionnel a des conséquences négatives sur le bien-être psychologique à long terme.
En évitant les émotions, on risque de ne pas traiter les causes sous-jacentes de ces émotions, ce qui peut entraîner une accumulation de stress émotionnel.
En outre, l’évitement émotionnel entrave la capacité à développer des compétences d’adaptation saines et à établir des relations émotionnellement satisfaisantes.
L’évitement émotionnel n’est pas une solution efficace pour faire face aux émotions à long terme. Il est souvent préférable d’apprendre à reconnaître, à accepter et à exprimer ses émotions de manière saine et constructive.
L’évitement émotionnel peut contribuer à la persistance de l’anxiété de plusieurs manières
Renforcement de la peur d’avoir peur
Lorsque nous évitons les émotions anxieuses, nous renforçons en réalité notre peur de ces émotions. En évitant les situations ou les pensées qui déclenchent l’anxiété, nous envoyons un message à notre cerveau selon lequel ces expériences sont dangereuses. L’anxiété est alors perçue comme dangereuse et anormale alors que l’anxiété est une réaction naturelle et normale face au stress et aux défis de la vie. Cela renforce l’anxiété à long terme et rend plus difficile la possibilité de s’habituer progressivement à ces situations et à l’anxiété normale.
Effet de rumination
L’évitement émotionnel peut entraîner une rumination excessive. Lorsque nous évitons de ressentir une émotion anxieuse, nous pouvons consacrer beaucoup d’énergie mentale à éviter ou à supprimer cette émotion. Cela peut entraîner une préoccupation constante à propos de l’anxiété, des pensées récurrentes et une focalisation excessive sur les symptômes anxieux. Cette rumination perpétue l’anxiété et peut même l’aggraver.
Manque de résolution des problèmes
L’évitement émotionnel nous empêche d’explorer les causes sous-jacentes de notre anxiété. Au lieu de faire face aux émotions et de comprendre les mécanismes, les pensées et les schémas qui les déclenchent, nous les supprimons ou les ignorons. Cela nous empêche de développer des stratégies efficaces pour faire face à l’anxiété, résoudre les problèmes sous-jacents et éventuellement apporter des changements significatifs dans nos vies.
Restriction des activités
Lorsque nous évitons des situations qui déclenchent de l’anxiété, cela peut entraîner une réduction de nos activités et de notre engagement avec le monde extérieur. Par exemple, éviter les rencontres sociales, les défis professionnels ou les voyages en raison de l’anxiété peut restreindre nos opportunités de croissance personnelle et d’épanouissement.
Cette restriction des activités peut maintenir l’anxiété en limitant notre exposition aux situations qui nous permettraient de constater que nos craintes sont souvent exagérées ou irrationnelles. Faute d’invalidation, elles restent donc actives dans nos choix.
Comment sortir de ces cercles vicieux ?
Pour surmonter l’anxiété, il est essentiel de développer des compétences en matière de gestion des émotions, d’apprendre à tolérer l’inconfort émotionnel, d’adopter des stratégies de résolution de problèmes et de se confronter progressivement aux situations redoutées.
La thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle (TCCE), qui inclut la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT ou Acceptance and Commitment Therapy), est l’une des approches cliniques les plus efficaces pour traiter l’anxiété en vous aidant à faire face progressivement aux émotions difficiles et à modifier la relation aux schémas de pensée et de comportement liés à l’anxiété.